L’honorable Bani Samari était hier l’invité de l’émission « Ma part de vérité » de Golfe Tv. A cette occasion, le natif de Ségbana a présenté Patrice Talon comme le candidat idéal qui pourra permettre en 2016 l’alternance au régime Yayi qu’il a peint en noir. Il en a profité pour balayer d’un revers de la main toutes les accusations de prédation des cotonculteurs béninois portées contre le richissime homme d’affaires.
Abordant les raisons de sa rupture avec Boni Yayi dont il était un proche collaborateur, Bani Samari a déclaré qu’il fait partie des premiers à parcourir tout le nord du Bénin avec Boni Yayi pendant qu’il était encore président de la Boad, Il l’a ensuite soutenu à visage découvert pendant la campagne électorale. « Après son élection en avril 2006, Yayi m’a nommé Directeur général de l’eau en novembre de la même année. Mais en 2007, moins de six mois après ma nomination, sur une divergence autour des candidatures aux législatives de cette année, j’ai été sauté de mon poste. Parce que j’ai osé aller à ces élections sur une liste autre que celle des Fcbe. C’est dire qu’en 2007 déjà, il nourrissait l’ambition d’un 2ème mandat. Avec Yayi, c’est la dictature. Pas un son de cloche contraire. L’absence de dialogue ; la marginalisation des uns et des autres, avaient commencé depuis le début du premier quinquennat. » a-t-il martelé. A l’en croire, celui qui a fait Bani Samari, ce n’est pas Boni Yayi mais le président Nicéphore Dieudonné Soglo à travers son ministre de l’agriculture, Mama Adamou Ndiaye. « Ils m’ont amené à un poste et j’ai fait mes preuves» a-t-il précisé.
Du retour au bercail d’anciens Fcbe
Sur la question relative au come-back aux Fcbe d’anciens démissionnaires, Bani Samari déclare : «Ce n’est rien d’autre qu’une ruse politique. J’entends dire que si on ne le fait pas, le pouvoir va échapper au Nord. Mais chaque président prépare son successeur. Celui qui va le remplacer. Qui a été préparé pour succéder à Yayi, dans son entourage, qu’il soit du nord ou du sud ? Je ne sais pas».
Au sujet d’un éventuel appel de Boni à lui-même ou à Talon
A cette interrogation Bani Samari déclare: «Le président de la République est le père de la nation. S’il me fait appel, je vais répondre. Mais pas au palais. Nous souhaitons que Patrice Talon devienne le prochain président de la République. C’est un grand candidat. Et le grand candidat et le président de la République en exercice devraient se parler. Ce n’est pas une question d’individus mais de la nation. S’il arrivait que Boni Yayi fasse appelle à Patrice Talon, je lui recommanderais de répondre favorablement. Ce sont des gens qui doivent se parler. S’ils ne le font pas maintenant, ce sera le cas le 6 avril 2016. Puisque notre souhait est que Patrice Talon soit le prochain président de la République».
A propos du retour sans tambour ni trompette de Talon
Pour Bani Samari , Patrice Talon lui-même n’a pas voulu qu’on fasse du bruit autour de son arrivée. « C’est l’humilité qui caractérise l’homme. Dans le coran, il est écrit que quand vous vous abaissez, le Tout Puissant vous élève. Talon a voulu que son retour ne soit pas tumultueux. Et Dieu merci, ce retour s’est très bien passé. Nous en sommes heureux. Je suis heureux et je salue ce retour. On ne veut que la paix pour notre pays. »
De la sécurité de Patrice Talon
Face à cette question Bénin Samari a été direct : «Au sujet de sa sécurité, le gouvernement doit tout faire pour l’assurer de façon totale. Ce serait un grand discrédit si ce n’était pas le cas ».
Des critiques contre la gestion du coton par Talon
Pour Bani Samari, toutes ces accusations sont fausses. «On a organisé de simulacres de campagnes sur le terrain pour montrer que Patrice Talon grugeait l’Etat béninois dans ce secteur. Je demande aujourd’hui au gouvernement de nous dire les montants des bénéfices générés par les campagnes cotonnières qu’il gère depuis 2011-2012. Qu’on nous montre aussi les preuves du versement de ces bénéfices au trésor public. Que le gouvernement nous dise les montants prélevés du trésor public pour injecter dans le coton. On mène une communication mensongère bâtie sur de fausses statistiques. Ce qui se passe dans le secteur du coton depuis que l’Etat le gère, c’est du jamais vu au Bénin. C’est une inorganisation totale et notoire. Le président de la République sait qu’on ne lui dit pas la vérité dans cette affaire. On a voulu annuler les contrats de Patrice Talon avec l’Etat et on a tout fait pour arriver à cela. Qu’on nous donne la preuve du remboursement des prêts contractés auprès des banques nationales et régionales. Depuis un certain temps, c’est de l’affairisme. On a appauvrit nos parents, les cotonculteurs ». s’est-il attristé.
La question récurrente de l’arrivée des hommes d’affaires en politique
Pour Bani Samari, «Les affaires et la fortune ne passent pas avant l’Etat. Sinon, Patrice Talon n’allait pas refuser de soutenir la révision de la Constitution. Patrice Talon a promis qu’il ne condamnera pas son pays à payer la moindre amende financière issue d’une décision de justice. Il l’a déjà démontré par le passé. La candidature de Patrice Talon ne vise qu’à mener des réformes salutaires pour les Béninois. Talon n’est pas animé par un esprit de vengeance. Il ne fera pas la chasse aux sorcières une fois élu président de la République. Maintenant, libre à la justice de s’autosaisir d’un dossier si elle juge indispensable de le faire au sujet de la gestion du pays».
Des actions de Patrice Talon dans le social
A en croire Bani Samari, «Il n’y a pas quelqu’un qui ait investi plus que Patrice Talon au Bénin. Aujourd’hui, il y a au moins 5.000 personnes qui émargent tous les mois dans ses entreprises. Chaque béninois a mangé grâce à Patrice Talon. Avec les bénéfices qu’il réalise, il met son argent au trésor public. Son retrait du coton a mis le secteur dans un coma et le gouvernement maquille çà. Patrice Talon est juste un homme d’action. La preuve, les cotonculteurs le réclament aujourd’hui ».
De la révision de la Constitution
Sur ce sujet qui a longtemps défrayé la chronique Bénin Samari déclare : «La Constitution, avec l’épreuve du temps, nécessite un toilettage. Mais ce qu’on craignait, c’est une révision opportuniste de cette constitution. Patrice Talon a promis de faire un mandat de transition à partir de 2016 et ensuite quitter le pouvoir. Pendant ce seul mandat, il entend mener des réformes nécessaires pour le développement effectif du Bénin et pour le bonheur des Béninois».
Crépin BOSSOU