Qui de Boni Yayi ou de Patrice Talon arrivera à gagner le pouvoir d’Etat à la faveur des présidentielles de 2016 ? Lancinante dans les esprits de tous les Béninois depuis l’éclatement en 2012 des affaires de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat, cette question est devenue presque angoissante dans les états-majors respectifs de Talon et de Yayi au fur à mesure que l’on approche de l’échéance fatidique de 2016. Pour certains observateurs de la vie politique nationale c’est presque une question de vie ou de mort. Et pour cause !
Pour l’actuel locataire du palais de la Marina, et pour le Béninois lambda, 2016 se fera inéluctablement avec en tête d’affiche Patrice Talon. Seulement vu les antécédents du richissime homme d’affaires béninois avec Yayi Boni, on peut préjuger que l’actuel chef de l’Etat ne l’entendra pas de cette oreille et se battra de toutes ses forces et jusqu’au bout s’assurer un héritier qui protègera ses sommeils. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup d’observateurs attentifs de la vie politique nationale affirment que c’est une question de vie ou de mort car la bataille entre Talon et Yayi pour le contrôle du pouvoir d’Etat en 2016 sera saignante et tous les « faux coups » permis.
Il faut dire que Boni Yayi et Patrick Talon disposent chacun d’arguments de poids pour la bataille.
D’un côté, Patrice Talon peut compter sur sa colossale fortune pour rallier à sa cause la grande majorité des leaders politiques béninois qu’il a d’ailleurs d’une manière ou d’une autre tous aidés par le passé. Leaders politiques au sein desquels Patrice Talon compte encore de solides alliés. De l’autre côté, Boni Yayi peut compter sur la puissance écrasante du pouvoir d’Etat dont il sera encore le chef absolu au moment des élections présidentielles de 2016. Il peut aussi compter sur la machine de guerre des Fcbe qui a fait ses preuves depuis 2006. Ceci en gagnant toutes les élections majeures organisées au Bénin depuis cette date.Mais, puisqu’il y a un mais la question pour Boni Yayi, (vu qu’il ne sera pas candidat), c’est d’arriver à propulser un dauphin qui peut faire l’unanimité au sein de la grande famille de la majorité présidentielle. Et ceci le plus vite possible pour que la campagne commence. Et c’est peut-être là toute la difficulté du cas Boni Yayi. Tous les dysfonctionnements qui ont précédé et suivi l’échec de la conquête du perchoir de l’Assemblée nationale 7ème législature par le camp présidentiel sont révélateurs de ce qui peut arriver en cas de mauvais choix du dauphin.
Bien évidemment, tout ceci se fera comme de tradition avec l’arbitrage subtile des puissances étrangères (France et Etats-Unis particulièrement) qui ne manqueront pas de jouer leur partition dans le choix du prochain chef de l’Etat béninois.
Crépin BOSSOU
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