Après l’installation des nouveaux députés élus lors des dernières élections législatives, Boni Yayi doit réaménager son gouvernement. Nombreux sont les ministres qui doivent plier bagage pour siéger au parlement. Et c’est également la dernière occasion pour le chef de l’Etat de remercier ses amis, les plus fidèles. Le cas Azatassou est plus que préoccupant.
Les derniers amis fidèles non récompensés de Boni Yayi ont une dernière chance pour se faire appeler ministre avant la fin du régime. Le remaniement ministériel imminent qui s’annonce est l’ultime occasion pour ceux qui sont dans l’attente de rentrer dans le gouvernement. Un cas qui mérite qu’on s’attarde un peu plus est celui de Eugène Azatassou. Coordonnateur national des Forces cauris pour un Bénin émergent, Eugène Azatassou n’a jamais occupé un poste proportionnel à son titre au sein de l’appareil d’Etat. Elu maire de la commune d’Agbangnizoun, Eugène Azatassou a préféré abandonner sa commune natale pour se faire nommer directeur de Cabinet du ministre Raphaël Edou, un conseiller municipal de Cotonou nommé ministre au gouvernement. Sans rancœur et épris de sagesse, Eugène Azatassou a pris les rênes de cette direction de cabinet qu’il continue de gérer. Ainsi, le coordonnateur national des Forces cauris pour un Bénin émergent n’a eu qu’un poste de directeur de cabinet pendant ses huit ans à la tête de cette coalition politique qui a gagné les élections de 2011. Pour un chef de la coalition d’un parti qui gère le pouvoir, il faut une bonne dose d’humilité et de sagesse pour servir sous un ministre. Avec ce remaniement ministériel, le chef de l’Etat devra rendre justice à ceux qui ont fait preuve d’humilité pour servir depuis des lustres sans trahir sa confiance. Et ils sont nombreux ces oubliés de la refondation qui attendent patiemment leur tour. En dehors du cas Azatassou, il y a également le cas de Sylvain Zohoun envers qui Boni Yayi a un devoir de chandelle. Ardent défenseur des cauris, Sylvain Zohoun a été sacrifié lors des élections législatives de 2011. Sa place sur la liste Fcbe dans la 16ème circonscription a remise à Candide Azannaï et il s’est retrouvé en 3ème position. Pourtant l’homme qu’on appelle l’exemple de la sagesse n’a pas murmuré sa frustration. Il a continué de défendre les couleurs des cauris en dépit du fait qu’il n’a pas eu un quelconque poste. Finalement, il a été nommé directeur général du Centre national de sécurité routière. Un regard de Boni Yayi envers Sylvain Zohoun et Eugène Azatassou et tous les autres oubliés du régime lors de ce remaniement ministériel serait une justice rendue à ces valeureux inconditionnels amis de Boni Yayi.
Constant ADJAHOUNGBA
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