Ceux qui pensent que les négociations ont été bouclées entre le président Boni Yayi et ses ministres candidats aux dernières élections législatives ont tout faut. Les dernières informations révèlent que s’installe depuis quelques jours, un dialogue de sourd entre le premier citoyen et ses plus proches collaborateurs dans le cadre de la configuration de la nouvelle équipe parlementaire.
Les informations sont de nature à susciter étonnement. Elles semblent invraisemblables. Pourtant elles proviennent de sources bien renseignées et dignes de foi. Lesquelles sources disent clairement que le président Boni Yayi ne maîtrise plus correctement la situation depuis la proclamation des résultats provisoires par la Cour Constitutionnelle. Certains de ses ministres élus députés seraient entrain de jouer aux plus intelligents avec lui. Dans un langage clair, il y en aurait parmi les ministres élus sur la liste des Fcbe (Force cauris pour un Bénin émergent) qui tentent en douce de s’affranchir du joug du chef de l’Etat pour s’octroyer une certaine indépendance pouvant leur permettre de négocier avec les autres formations politiques. Ces derniers seraient entrain d’agir en groupe. Ils auraient également des objectifs bien définis.
Les sources rapportent que le président Boni Yayi est déjà au courant de la présente situation. Il aurait même déjà commencé par prendre les taureaux par les cornes. Hélas, le résultat ne serait pas encore encourageant. De plus en plus, il serait entrain de se rendre compte de ce que ses collaborateurs ont pour la plupart l’intention de ne pas respecter ses consignes dans la suite des événements devant conduire à la mise en place du bureau de la 7è législature et du reste de ses composantes. Il aurait même la confirmation qu’un groupe formé des suites des élections législatives est en négociation active avec d’autres formations politiques qui doivent aussi siéger au parlement.
Visiblement, les choses ne vont pas se passer comme en 2007 et 2011 où le président de la République a eu le grand mot dans la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale. Même avec 33 députés (selon les derniers résultats de la Cour Constitutionnelle) de la liste Fcbe, il lui sera difficile de placer son homme à la tête de l’Assemblée nationale. Le malheur proviendra de son propre camp, de sa propre famille politique avec la dissidence qui s’annonce.
La situation serait due à la guerre de leadership qui a précédé les élections. Selon les indiscrétions, certains ministres, anciens membres des Fcbe n’ont pas digéré le fait que certains qui étaient dans leurs ombres se sont improvisés à la dernière minute par la force des choses, comme leaders incontestés de la famille et ont bousculé toutes les données. Ils ont donc joué le jeu afin d’être élus pour après s’affirmer. C’est l’heure de la revanche et ces derniers n’entendent plus se laisser marcher dessus. Députés élus, ils veulent être considérés à juste titre, être approchés avec tous les honneurs dus à leur rang. Ils ont aussi l’intention de prendre en main leur destin politique étant donné que le régime du président Boni Yayi tire constitutionnellement vers sa fin.
Le malaise est profond. Ce ne sont pas des élucubrations. Les acteurs n’ont pas l’intention de démordre. Ils veulent peser dans la balance. Ils veulent avoir leurs mots à dire. Ils ne supportent plus de leaders improvisés. Il paraît qu’ils usent actuellement de toutes stratégies pour ne pas délivrer au chef de l’Etat une procuration. Peut-être que les jours à venir, ce dernier aura la politique adéquate pour reprendre pleinement le contrôle. Pour l’heure il peine à contrôler son équipe.
Rock Judicaël HOUNWANOU
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