La Renaissance du Bénin a pris une part active dans la marche pacifique de protestation des forces démocratiques, mercredi dernier, contre le recul des libertés fondamentales. Une prise de position supplémentaire qui donne la preuve, si besoin en était encore, que le divorce est irréversible entre le parti et la majorité présidentielle de Boni Yayi.
Plus aucun doute ; la Renaissance du Bénin du Président Léhady Vinagnon Soglo a réellement tourné dos à Boni Yayi et sa majorité présidentielle. Pour ceux qui en doutaient encore, les responsables de cette formation politique en ont à nouveau donné la preuve cette semaine, à travers leur prise de position dans le dossier de l’arrestation manquée de Candide Azannaï. En effet, du détachement militaire qui a assiégé le domicile du Président du parti « Restaurer l’Espoir » à la marche pacifique des forces démocratiques contre le recul des libertés fondamentales, les plus hauts responsables de la Rb et leurs militants ont clairement affiché leur opposition farouche à l’entreprise du pouvoir en place. C’est le président du parti, Léhady Vinagnon Soglo lui-même qui s’est déplacé au domicile du député pour lui témoigner son soutien et condamner la décision de Boni Yayi de traduire en justice l’élu national. Mieux, Léhady Vinagnon Soglo a été au premier plan de la marche pacifique de protestation d’il y a trois jours contre l’arrestation illégale et la disparition de citoyens béninois. Malgré la multitude d’hommes en armes dépêchée dans la ville pour réprimer la manifestation populaire au moyen de gaz lacrymogènes, les militants de la Rb sont allés jusqu’au bout. Une détermination due, selon le président du parti, au fait « qu’il est ‘’interdit d’interdire’’ les marches pacifiques de protestation ». Ainsi, pour Léhady Soglo et ses partisans, le processus par eux démarré le 11 décembre 2014, date de l’historique marche de la plateforme des forces démocratiques et qui s’est matérialisé par leur départ en janvier 2015 de la majorité présidentielle, est irréversible. On apprend d’ailleurs de sources proches du Bureau Politique National du parti que l’exclusion du ministre Christian Sossouhounto qui représentait le Parti au gouvernement, n’est plus qu’une question d’heure. De quoi rabattre le caquet aux mauvaises langues qui intoxiquent l’opinion en parlant d’un deal entre la Rb et la majorité présidentielle. Toutes choses qui prouvent la démarcation totale de la Rb d’avec Yayi Boni et son pouvoir.
Le ton et les thèmes de la campagne menée par l’alliance Renaissance du Bénin-Réveil patriotique en sont d’autres éléments illustratifs. « Nous sommes contre toute révision opportuniste de la constitution, contre un troisième mandat du Chef de l’Etat et contre l’exercice du pouvoir par ses héritiers politiques » martelaient les Houézèhouè et leurs alliés. Ils sont ainsi restés fidèles à leurs idéaux que sont, la paix au nom de laquelle la Rb avait rejoint le régime et le respect des acquis démocratiques qui, menacés, les a conduits à mettre fin à leur partenariat avec le Chef de l’Etat et sa mouvance.
Ces mesures clarifient davantage la position tranchée de la Rb contre le pouvoir Yayi. Cela remobilise pour les prochains combats électoraux, ses militants qui ont récemment expliqué à leurs responsables politiques que le recul du parti aux législatives d’avril 2015, est surtout lié à l’entrée du parti dans la majorité présidentielle plurielle.
Claude ALOFA
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