La tentative d’arrestation manquée de l’honorable Candide Azannaï qui a embrasé tout Cotonou n’est pas la première sous le régime de Boni Yayi. Pour une troisième fois, le chef de l’Etat vient de retirer sa plainte après avoir essayé d’arrêter un des anciens amis qui ont viré dans l’opposition.
Si Patrice Talon, Lionel Agbo et Candide Azannaï ont tous quelque chose de commun, c’est d’être des anciens amis de Boni Yayi qui a tenté de les arrêter une fois que leurs relations se sont brouillées. Mais toujours est-il que ces projets d’arrestation n’ont jamais marché pour Boni Yayi et il finit par abandonner constatant les dégâts. En effet, la tentative d’arrestation du président du parti Restaurer l’Espoir avec retrait de plainte n’est la première au Bénin avec le régime de Boni Yayi. D’autres anciens amis du chef de l’Etat ont déjà subi le même sort avant de connaître comme Azannaï un retrait de plainte ou un pardon. Le cas le plus populaire, le plus rocambolesque qui a fait le tour du monde est celui du magnat de Coton, Patrice Talon. Après les péripéties des mandats d’arrêts internationaux lancés à son encontre et les nombreux procès à Paris comme à Cotonou, le citoyen Boni Yayi qui avait porté plainte pour tentative d’empoisonnement a perdu presque tous les procès avant d’abandonner cette affaire sous le couvert d’un pardon controversé. Dans l’un ou dans l’autre cas, Boni Yayi n’a pas pu voir conformément à son vœu, Patrice Talon derrière les barreaux. Et puis vient l’affaire d’outrage au chef de l’Etat de Me Lionel Agbo. Ancien porte-parole de la présidence, cet éminent avocat a viré dans l’opposition. A la faveur d’une conférence de presse, Lionel Agbo avait dénoncé des actes de corruption du régime. Les mots utilisés par l’avocat n’ont pas été du goût du chef de l’Etat qui avait porté plainte pour offense au chef de l’Etat. Le procès a eu lieu au Tribunal de première instance de Cotonou et est assorti d’une condamnation de un an d’emprisonnement ferme de l’ancien porte-parole. Mais Lionel Agbo n’a jamais été mis derrière les barreaux. Ce dernier a disparu de Cotonou et toutes les fouilles opérées par les éléments de la gendarmerie ont été infructueuses. Il a été par la suite pardonné par le chef de l’Etat. La dernière tentative d’arrestation de personnalité est celle de Candide Azannaï. Plus anodine et très incompréhensible, cette tentative d’arrestation a été celle qui a plus de dégât dans la ville de Cotonou. Une révolte populaire s’en est suivie et la municipalité n’a pas encore fini d’évaluer les frais de réparations des biens endommagés. Mais le bilan pour toutes ces affaires de tentative d’arrestation est que Boni Yayi n’a rien tiré de bon. Et le Bénin également. Bien au contraire, des fonds du contribuable ont été dépensés, des énergies ont été gaspillées, la tension est montée sans que personne ne connaisse le fonds de ces affaires puisque Boni Yayi fini toujours par capituler derrière un pardon ou un abandon de charge. Dans ce contexte, il parait juste que le chef de l’Etat soit mieux conseillé dans ses envies d’arrêter ses adversaires.
Constant ADJAHOUNGBA
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