L’opposition au régime de Boni Yayi renforcée par des syndicalistes ont tenu hier leur marche de protestation en dépit de l’interdiction du ministre de l’intérieur. De la place Etoile rouge à Ménontin en passant par Vodjè, Gbégamey, les militants des forces de l’opposition et des citoyens ont battu le macadam pour protester contre la tentative d’arrestation du député Candide Azannaï.
La marche dite interdite a eu lieu. Les Forces démocratiques composées des leaders politiques de l’opposition et de certains syndicalistes ont bravé hier l’interdiction du ministre Simplice Dossou pour inonder les rues de Cotonou. La police, la gendarmerie et les militaires ont pris d’assaut très tôt le matin les carrefours et les points sensibles de la ville de Cotonou. La Place de l’Etoile rouge, la place des martyrs, la place Lénine ont été noirs des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité et des gendarmes lourdement armés. Mais tout ce dispositif n’a pas annihilé la détermination des protestataires à organiser leur marche. Candide Azannaï, Léhady Soglo, Lazare Sèhouéto, Paul Essè Iko, Laurent Métognon, Eric Houndeté, Issa Saley et autres ont honoré leur rendez-vous avec les populations afin de dire non aux actes liberticides de Boni Yayi. La foule compacte a déjoué le plan de blocage des forces de l’ordre. L’itinéraire préalablement défini par les marcheurs a été modifié. Quittant la Place de l’Etoile rouge, les manifestants qui scandaient des slogans hostiles au régime de Boni Yayi ont pris la direction de Gbégamey. En tête de peloton, on pouvait voir le premier adjoint au maire de Cotonou, Léhady Vinagnon Soglo, le député Candide Azannaï et l’honorable Eric Houndeté. Ils ont été rejoint plus tard par le député Issa Saley. Arrivée à la place Bulgarie pour rejoindre la bourse du Travail, les marcheurs ont été stoppés par un dispositif sécuritaire impressionnant. Les quarante-cinq minutes de négociation entre les leaders de l’opposition et les forces de l’ordre n’ont rien donné. Alors les échauffourées ont commencé. Tirs à gaz lacrymogènes, jets de pierres, mis à feu de pneus. Chaque camp utilisait les moyens mis à sa disposition pour se défendre. Dans ce tohu-bohu, les marcheurs ont alors pris la direction de Vodjè afin de contourner les forces de police. Arrivée au carrefour Houéyiho, la foule a voulu prendre la direction de Cadjehoun pour rejoindre la place des Martyrs, lieu prévu pour faire la déclaration, mais elle a été une fois encore confrontée aux policiers et gendarmes qui bloquaient la voie. Elle a alors pris la direction opposée pour se rendre au siège de la télévision Canal 3. Il faut dire qu’entre temps, les marcheurs ont été rejoint par d’autres personnalités telles Richard Sènou, Adidjatou Mathy’s, Bernard Lani Davo, Edgard Alia…etc. A la télévision Canal 3, le président de Restaurer l’Espoir a lu la déclaration tant attendue. Il faut dire que la marche des forces démocratiques protestent contre ce qu’elles appellent l’enlèvement manqué de Candide Azannaï, la confiscation des libertés publiques et la détection des auteurs de cette tentative d’enlèvement. Elles invitent le chef de l’Etat à prendre la mesure de la situation déjà très tendue afin de finir son mandat dans la paix.
Constant ADJAHOUNGBA